Maldives, Japon, Serbie… : les 6 endroits qu’il fallait découvrir cet été !

Article : Maldives, Japon, Serbie… : les 6 endroits qu’il fallait découvrir cet été !
Crédit: Moosa Haleem - Unsplash - CCO
26 août 2022

Maldives, Japon, Serbie… : les 6 endroits qu’il fallait découvrir cet été !

Moosa Haleem – Unsplash – CCO

Nager avec les requins-tigres à Cuba, voir agoniser un renne en Laponie, choper le Zika à Rio de Janeiro et uriner sur les neiges du Kilimandjaro…

Des articles avec des titres racoleurs comme celui-ci, il en existe par centaines. Je ne vous ferai pas l’insulte de prétendre vous apprendre qu’aucune étude scientifique ne semble démontrer qu’on soit durablement plus heureux après avoir gratté 48 pays sur une carte du monde.

Je ne prétendrai pas non plus donner de leçon de flygskam à qui que ce soit : j’ai encore pris l’avion pour me rendre au Rwanda en novembre dernier. J’ai donc émis mes 2 tonnes de C02 annuelle en un aller-retour et si j’avais voulu être cohérent, j’aurais cessé de respirer, de manger, de me déplacer pendant les 351 jours du reste de l’année.

Lever de soleil sur les Alpes -Tanguy Wera – CCO

Simplement, quand je fais le bilan de l’été qui s’achève, je me rends compte que j’ai finalement pas mal bourlingué et je me dis qu’il serait dommage de ne pas en faire profiter les autres. Voici donc mon top 6 des destinations atteintes par un moyen ou un autre au fil de ces deux mois.

Les Maldives

Les Maldives. Capitale : Malé. 1200 îles peuplées de 500 000 habitants. Les Maldives, c’est un gouvernement qui alerte à chaque COP que son archipel est très susceptible d’être englouti par la montée du niveau des mers d’ici la fin du siècle, mais qui, sur le plan intérieur, continue à miser sur le tourisme, détruit des trésors de biodiversité pour créer des iles artificielles qui accueilleront des écolodges… allez comprendre. Ce magnifique exemple de dissonance cognitive sur fond de capitalisme triomphant, je le dois à l’excellent podcast je reviens du monde d’avant de Giv Anquetil. Si vous êtes bien accroché·e·s et que vous êtes prêt ·e· s à vous attarder sur des réalités qui écornent les cartes postales, foncez : Maldives, New Delhi, Białowieża… Le journaliste explore les facettes d’un monde et d’une humanité porteurs d’autant d’espoirs que de contradictions.

Shifaaz Shamoon – Veligandu Island Resort and Spa – Unsplash CCO

Le Tchad

Les racines du ciel est le roman qui a valu à Romain Gary son 1er prix Goncourt en 1956 (il gagnera le second avec la vie devant soi en 1975 qui reste, pour moi, à ce jour, une des œuvres les plus extraordinaires de la littérature française, mais ça n’engage que moi).

1956 donc. On est avant l’indépendance de la majorité des pays africains, bien avant que ne se diffuse la lucidité écologique sur notre rapport destructeur aux autres espèces vivantes. Je dis ça parce que, les racines du ciel raconte pourtant précisément ceci. Les racines du ciel (je le réécris parce que je trouve ce titre somptueux), c’est le combat d’un homme pour la sauvegarde des éléphants. ⁹C’est surtout le combat d’un homme pour faire entendre au monde entier que oui, sans arrière-pensée, sans agenda caché, sans programme politique, il entend aller jusqu’au bout pour défendre les pachydermes.

Roman sur notre humanité, sur les coups qu’elle se prend quand nos idéaux les plus purs se heurtent aux réalités les plus dures. Roman qui prend souvent aux tripes en nous demandant avec un sourire, mi-béat, mi-cynique, s’il ne vaut pas mieux avoir la folie d’être idéaliste.

Geran de Klerk – Botwana – Unsplash CCO

Le Japon

C’était fin juillet. Les hautparleurs déversaient leurs rythmes chaloupés et avec un ami, on s’est mis à rire en se rendant compte qu’on buvait une bière française aromatisée à la téquila devant un groupe japonais assaisonnant la cumbia et le reggae aux chants traditionnels du pays du soleil levant. C’est ça, Minyo Crusaders : un groupe japonais qui ne parle ni français, ni anglais et qui a mis le feu sur Esperanzah tant son plaisir d’être là, à nous apprendre la chorégraphie de ses chansons folkloriques, était communicatif. Allez écouter, c’est une vraie pépite.

Minyo Crusaders – Sounds and colours – CCO

La Serbie

Comment faire tomber un dictateur quand on est seul, tout petit et sans armes de Srdja Popovic ne gagne pas seulement et simultanément le prix de l’essai au titre le plus long et au prénom d’auteur le plus imprononçable.

C’est aussi l’extraordinaire manuel de résistance non violente truffé d’humour d’un gars qui n’a pourtant pas eu trop matière à rire dans sa vie. Srdja Popovic était au centre du mouvement Otpor qui a fini par renverser le sanguinaire Slobodan Milosevic en 2001. Depuis cette victoire, l’auteur et sa bande assistent tous ceux qui aspirent à la liberté, de la Syrie au Venezuela, de la place Tahrir à la place Maïdan. Cela donne un livre rempli d’anecdotes authentiques d’aspirants révolutionnaires qui ont choisi de ne pas tirer un seul coup de feu, mais de s’engager corps et âme dans une lutte dont le rire est souvent une des plus puissantes armes. Lu sous les conseils de Cyril Dion… faudra que je pense à le remercier.

Les champs

J’ai commencé l’été avec la très chouette BD il est où le patron ? chronique de paysannes qui nous livrent avec légèreté les lourdeurs du machisme dans le monde agricole…

… l’ai poursuivi avec la lecture de reprendre la terre aux machines essai de l’atelier paysan dont la 4e de couverture m’a fait l’effet d’une bombe (lisez-la, vous m’en direz des nouvelles)…

L’atelier paysan – CCO

…et l’ai terminé devant une conférence-débat sur l’autonomie alimentaire en Europe des brillant·e·s Saskia Bricmont, eurodéputée, Céline Tellier, ministre wallonne de l’Environnement, Ann Nachtergaele de la FEVIA et Philippe Baret, agronome. Pendant 2 heures, j’ai bu du petit lait tout en goutant toute l’amertume d’un modèle alimentaire qui a vraiment de quoi rester en travers de la gorge.

Erezée

Cette année, notre projet de vacances, c’était de rejoindre, à vélo, en tirant les enfants et les bagages derrière nous, la ville de Reims puis d’en revenir par le même moyen.

Je ne m’avance pas trop en disant que ce périple restera longtemps parmi mes plus belles vacances. J’aurais pu choisir 1000 points d’arrêt sur notre trajet qui méritent le détour : la vallée de la Meuse à Haulmé, le domaine de Han-sur-Lesse, le joli village de Buzancy ou le parcours pieds nus de Montleban. Je partage volontiers les itinéraires Komoot et les bons plans avec tout qui veut ! Mais le plus fou dans ce périple de 500 kilomètres, c’est qu’il n’a pas fallu en attendre 25, depuis le seuil de ma porte, pour que je me dise : « mais nom de Dieu, on est dans un coin magnifique où je n’ai jamais mis les pieds et que la vitesse de croisière de mon vélo électrique me permet d’apprécier sans effort ».

Une étape sur le périple – Tanguy Wera – CCO

Oui, je sais, ça sonne « campagne publicitaire pour découvrir la Wallonie » , mais, sans blague, prenez le temps de découvrir ce qu’il y a à 2 pas de chez vous! Lancez-vous dans des micro-aventures parce que comme disait Jacques Brel qui a rythmé nos réveils pendant les 10 jours du périple :

L’aventure commence à l’aurore
À l’aurore de chaque matin
L’aventure commence alors
Que la lumière nous lave les mains
L’aventure commence à l’aurore
Et l’aurore nous guide en chemin

L’aventure c’est le trésor
Que l’on découvre à chaque matin

Tanguy Wera – CCO
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Commentaires

Michelle
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Grâce à ce billet, j'ai pu lire deux de tes articles.
Et là, je suis impressionnée par la sagesse et l'intelligence de ta plume.
C'est beau ce que tu écris !!!
En te lisant je comprends mieux, comment bloguer......
Merci.